« Des carrières de plus en plus courtes »… Comment Raphaël Varane pourrait devenir « un modèle » pour les footballeursSportuneBébés et MamansMinutes Maison
La coïncidence est troublante. Ce mercredi est sorti en librairie Les 10 secrets du mental des champions (éditions De Boeck Supérieur) rédigé par le préparateur mental Anthony Mette. L’ouvrage est préfacé par , qui a annoncé dans la matinée la fin de sa carrière, à 31 ans à peine.
Joint au téléphone, l’auteur, qui travaille avec le champion du monde 2018 « depuis quasiment deux ans », n’est pas vraiment surpris par cette retraite, même si elle a été précipitée par une énième blessure, au genou, lors du premier match avec son club de Côme, le 11 août en Coupe d’Italie.
« Assez rapidement, on avait évoqué ce sujet, indique le docteur en psychologie, également formateur et conférencier. Comme c’est quelqu’un qui anticipe beaucoup les choses, il voulait vraiment que ça se fasse bien, en préparant . C’est un point qu’on avait travaillé. »
Lanceur d’alerte
L’ancien de Lens, du et de Manchester United, au palmarès long comme un bras de Victor Wembanyama, a rangé les crampons en plein débat sur le calendrier infernal et son corollaire, la santé des joueurs, dont il s’est souvent emparé.
En février 2023, deux mois après une retraite internationale déjà précoce à 29 ans, à l’issue de la Coupe du monde au Qatar, l’homme aux 93 sélections avait ainsi eu des mots très forts sur Canal+ : « J’ai tout donné, physiquement et psychologiquement. Le très haut niveau, c’est une machine à laver, on joue tout le temps, on ne s’arrête jamais. En ce moment, j’ai l’impression que . »
Depuis cette déclaration, la situation n’a fait qu’empirer, alors que les compétitions internationales s’élargissent sans fin, en attendant la nouvelle formule de la Coupe du monde des clubs l’été prochain.
« Dans le monde du sport professionnel, dans le foot, mais aussi dans le rugby, le tennis, ou le basket, les joueurs ont une activité exagérée, regrette Anthony Mette. Le nombre d’avions qu’ils prennent par semaine, le nombre d’entraînements, de matchs, de sollicitations… C’est extravagant. On est en train d’assister à des carrières de plus en plus courtes parce que les joueurs sont épuisés physiquement et mentalement. . »
Le fléau des commotions cérébrales
Bien loin des extraterrestres Messi, Ronaldo ou Modric, qui approchent la quarantaine, Varane pourrait donc initier une tendance appelée à s’installer.
« Raphaël, c’est quelqu’un qui n’a pas peur de prendre des décisions difficiles, même pour son compte en banque, glisse dans un sourire le préparateur mental. Ce qui l’intéresse, c’est le côté intègre. C’est quelqu’un qui veut jouer à son maximum, qui ne veut pas tricher sur un terrain, être au clair avec ses valeurs, avec le joueur et le père qu’il est. Quand il ne le sent pas, il ne le sent pas et il arrête. » »
Et il ouvre sa bouche aussi, en mettant par exemple sur le devant de la scène , comme en avril dernier dans L’Equipe. « Ça fait tout de suite faible de dire qu’on est fatigué, qu’on a des migraines ou de la fatigue oculaire, , après avoir confié qu’il avait joué commotionné le quart de finale de la Coupe du monde contre l’Allemagne en 2014, mais aussi le 8e de finale retour de Ligue des champions Manchester City – Real Madrid en 2020. Ça s’apparente souvent à des excuses ou au fait de ne pas être prêt à relever le défi. »
Le (très) jeune retraité se prépare quant à lui à celui de l’après-carrière. Le défi plus délicat pour un sportif de haut niveau. Ce nouveau chapitre commencera à s’écrire à Côme, comme il l’a indiqué sur Instagram sans plus de détails. « Il va sûrement devenir un modèle, un référent, juge Anthony Mette. Il en a le profil. Il a du charisme, une stature, il sait se faire entendre. Et puis les questions sociétales, médicales, lui tiennent à cœur. A l’avenir, c’est quelqu’un qui pourrait s’engager dans ce genre de positionnements. » Vu le sens des réformes développées par l’UEFA et la FIFA, un tel porte-parole de poids ne sera pas de trop.