E-ACTV 900 : On a testé l’étonnant moteur automatique du nouveau vélo électrique de DécathlonSportuneBébés et MamansMinutes Maison
À fond la forme ? Avec son nouveau Rockrider E-ACTV 900, a conçu et développé un vélo électrique tout chemin, aussi séduisant pour que pour les balades en famille le week-end. L’un de ses secrets : il s’agit d’un modèle tout automatique, comme on en rencontre de plus en plus parmi les VAE haut de gamme, mais dont le tarif, finalement assez agressif au regard de ses prestations, peut en rendre l’acquisition envisageable. 20 Minutes a pu l’essayer en avant-première.
Un familial par excellence
Finie l’époque ou importait par containers entiers depuis l’Asie ses vélos électriques ? Peut-être pas pour ses VAE les moins chers. Mais pour les modèles plus haut de gamme de la marque de sport, c’est à Lille que leur développement et leur assemblage s’effectue.
C’est le cas du nouveau Rockrider E-ACTV 900, que l’enseigne propose cet automne. Disponible avec cadre ouvert (en tailles S, M, L) ou fermé (L, M, XL), proposé en trois coloris (champagne, vert foncé et gris) et pesant 26 kg – ce qui n’est pas rien –, ce VAE joue la carte de la polyvalence.
Pour séduire, Décath’a ainsi imaginé un vélo de type VTC, aux performances pensées pour la ville et la ballade, où son porte-bagage jusqu’à 27 kg trouvera toute sa justification. Un modèle, surtout, qui se distingue par son moteur.
Owuru, ce moteur qui change tout
Développé par la start-up belge E2Drives, ce moteur nommé est automatique. L’utilisateur du vélo, qui dispose de quatre modes d’assistance (Eco, Tour, Sport, Turbo), n’a pas besoin de passer de vitesses pour accompagner sa conduite. Le moteur s’en charge à sa place.
Selon le terrain, le dénivelé et la puissance du cycliste, Owuru (qui est ce que l’on appelle un moteur « à variation continue ») adapte en permanence sa propulsion. Il n’existe ici d’ailleurs pas un nombre défini de vitesses, mais une infinité de rapports qui, comme nous l’avons constaté, s’adaptent à chaque situation en toute transparence. Owuru et ses huit capteurs sont à la manœuvre. Et l’on ne se rend compte de rien. Pas le moindre à-coup décelé durant notre promenade dans les rues de Paris avec le Rockrider E-ACTV 900.
Le seul réglage à effectuer est celui de notre cadence. À ajuster sur l’écran de contrôle du vélo entre 40 et 90 trs/minute (par paliers de cinq), cette cadence permet de donner plus de fermeté ou de souplesse à notre pédalage, bref, de définir l’alchimie parfaite avec le moteur pour ajuster notre confort. « À moyen terme, notre volonté est de décliner cette techno sur les VTT et les vélos de route. Ce sera pour 2027-2028 », annonce à 20 Minutes Gauthier Buffat, chef de produit Rockrider.
Démarrage en mode « Fusée » ?
Deux points nous ont frappés à l’essai du nouveau vélo de Décathlon. D’abord, malgré notre poids élevé (105 kg), le Rockrider E-ACTV 900 est le premier VAE pour lequel on ait pu se satisfaire, même sur des faux plats, du mode Eco, soit le moins assisté.
D’habitude, ce mode à l’assistance minimale nous semble bien insuffisant, pour ne pas dire futile, pour nous tracter sans que nous fassions d’efforts.
Autre surprise avec le démarrage du vélo. Parler de mode virtuel « Fusée » serait sans doute exagéré, mais avec son couple de 65 Nm et sa puissance en pic de 600W, le vélo ne sollicite pas le moindre effort lorsque l’on démarre ou redémarre (en mode Sport et Turbo). On a même la sensation d’une légère poussée !
Jusqu’à 130 km d’autonomie
Montée sur des roues de 28’’ avec des Pneus Décathlon Road Protect +, équipée d’un large cintre avec poignées recouvertes de liège, la monture se dote même de bar-ends. Il s’agit de ces petites poignées presque verticales fixées à chaque extrémité du guidon (comme des cornes). Elles permettent non seulement de reposer ses mains (paumes tournées vers l’intérieur), mais aussi de « tirer » sur le guidon dans les cotes.
Avec ses freins hydrauliques (Tektro), le Rockrider E-ACTV 900 offre par ailleurs des freinages progressifs, mais fermes, qui permettent de rester en confiance en ville. Côté batterie enfin, Décathlon leste sa monture d’une batterie de 48V (694 Wh) et promet, tests à l’appui selon le constructeur, une autonomie jusqu’à 130 km en mode Eco. Il est donc raisonnable de penser qu’une seule charge par semaine serait nécessaire aux vélotafeurs… même si ces 130 km annoncés ont peu de chances d’être atteints en environnement urbain.
Regret quant à cette batterie : intégrée sur le côté gauche du vélo, sa présence altère selon nous quelque peu la belle esthétique de la monture. Certes, elle est ainsi très commode à extraire, mais logée sous le cadre, elle se serait plus facilement fait oublier…
Autre bémol : si la fourche avant du Rockrider E-ACTV 900 est suspendue (avec un débattement assez généreux de 60 mm et la possibilité d’en adapter la fermeté selon son poids), le vélo ne possède pas de suspension arrière. Quelques centaines de mètres parcourus sur les pavés des quais de Seine se sont fait sentir. Alors, à défaut de suspension arrière, une selle, elle suspendue, n’aurait pas été de trop, même si le confort de celle proposée (Royal Confort, à rembourrage gel) n’est pas anodin.
Selon nos informations, Décathlon y a bien pensé, mais tel que le cadre de l’E-ACTV 900 est conçu, le vélo n’aurait pas été accessible en taille S aux personnes de moins d’1,65 m. Dans l’état, celles mesurant 1,55 m peuvent se l’approprier. Et les autres acheter une selle suspendue (vendue à partir de 25 euros).
Pour la ville, à la place de la chaîne (bien que parfaitement protégée), mais cela aurait été plus cher. Et dans l’état, le moteur Owuru ne peut en accueillir. Sa prochaine génération, si.
Moins cher que les concurrents
Reste, malgré quelques points perfectibles, que le nouveau fer de lance des vélos à assistance électrique de Décathlon risque de faire de l’œil à beaucoup. Les premiers kilomètres de notre promenade parisienne, qui s’est étendue de Bastille aux Champs Elysées, en redescendant par les quais, ont tout de suite affirmé sa singularité, mais surtout sa conception particulièrement bien pensée.
Vendu à 2.699 euros, ce qui n’est pas donné, il serait cependant selon Décathlon bien moins cher que tout autre modèle tout-automatique concurrent. « Il vaudrait au-delà de 4.000 euros », explique Gauthier Buffat. Où le fabricant a-t-il rogné ? « La vraie différence avec ce moteur est qu’il est moins coûteux à industrialiser. Et notre politique de marge n’est pas la même que chez d’autres constructeurs, sourit le chef de produit au sein de Rockrider.