Guerre en Ukraine : Laurent Vinatier en prison, civils tués et avion abattu au 964e jour du conflitSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Vous avez raté les derniers événements sur la  ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi, 961e jour de la guerre.

Le fait du jour

L’avenir s’assombrit pour Laurent Vinatier, ce suisse. Déjà détenu depuis juin en Russie, il a été pour ne ne pas s’être enregistré en tant qu'« agent de l’étranger ».

« Ma femme est russe, mes amis sont russes. J’ai vécu une vie russe », a-t-il rappelé lundi face aux juges, disant être tombé amoureux de la Russie il y a 20 ans. Le Français, vêtu d’une chemise bleu claire, est apparu stoïque au moment de l’énonciation du verdict. Il n’a pas eu l’autorisation de s’exprimer après cette sentence devant la presse présente au tribunal. Ses avocats russes ont déploré un « verdict sévère ». « Nous ferons, bien sûr, appel », ont-ils annoncé.

Les autorités russes accusaient Laurent Vinatier d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous le label d' « agent de l’étranger » alors même qu’il collectait des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie.

Selon des sources interrogées par l’AFP, le Français travaillait depuis des années sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avant même l’offensive russe de février 2022. Jusqu’à son arrestation, il effectuait des voyages dans les deux pays.

Cette affaire survient aussi à un moment où les relations entre et Paris sont très tendues : la Russie est accusée d’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation sur le territoire français, tandis que la France se voit reprocher son soutien à l’Ukraine.

Le chiffre du jour

Trois. C’est le nombre de civils tués ce lundi dans le sud de l’Ukraine lors de frappes russes qui ont notamment visé le port d’Odessa, endommageant deux navires civils, dont un avait déjà été touché auparavant, selon les autorités ukrainiennes. Une personne a été tuée à Odessa et deux femmes sont mortes dans la région de Kherson lors d’une attaque de drone russe.

« Le 14 octobre, la Russie a de nouveau bombardé le port d’Odessa. L’attaque a fait un mort et huit blessés », a déploré sur Oleksiï Kouleba, le vice-Premier ministre pour la reconstruction de l’Ukraine, en précisant que toutes les victimes étaient des civils.

« Le cargo Optima, battant pavillon des Palaos, a également été endommagé pour la deuxième fois. Il y a une semaine, ce navire avait déjà été touché par une attaque de missiles balistiques », a poursuivi Oleksiï Kouleba. Outre l’Optima, le NS Moon battant pavillon du Belize a également été « endommagé », selon le gouverneur de la région d’Odessa. D’après ce dernier, toutes les victimes sont des « employés des infrastructures portuaires ».

Deux femmes âgées de 72 et 56 ans ont également été tuées lundi dans une attaque de drone russe près de Gavrylivka dans la région de , dans le sud du pays.

La déclaration du jour

« « La carcasse de l’ennemi a brûlé : un avion de transport militaire Tu-134 a été détruit en Russie » »

Les paroles sont signées ce lundi de la direction principale du renseignement militaire ukrainien rattachée au ministère de la Défense (GUR). L’Ukraine affirme en effet avoir détruit au cours du week-end un avion de transport militaire russe dans le sud de l’Oural, loin de la frontière entre les deux pays.

D’après cette source, l’avion en question, a été touché sur l’aérodrome militaire russe d’Orenbourg-2, dans le sud de l’Oural, à environ 1.000 kilomètres de la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Le GUR a publié des images présentant un avion en flammes et évoquant un incendie criminel, sans toutefois donner plus de détails sur le mode opératoire.

L’aéronef, un Tupolev Tu-134, « apparten (ait) au 117e régiment d’aviation de transport militaire des forces armées » russes et à cette catégorie d’avions de conception soviétique « utilisés, entre autres, pour transporter les dirigeants du ministère russe de la Défense ».

Cette nouvelle attaque, qui a été menée dans la nuit de samedi à dimanche, s’inscrit dans un contexte de frappes menées par Kiev sur le sol russe ayant pour but de perturber la logistique des forces de Moscou qui bombardent inlassablement l’Ukraine depuis février 2022.

La tendance

L’aide militaire française à l’Ukraine dépassera deux milliards d’euros en 2024, notamment grâce à l’utilisation d’intérêts d’avoirs russes gelés, mais n’atteindra pas le maximum de trois milliards envisagé dans un accord de sécurité conclu avec Kiev, a affirmé lundi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

« Il était arrêté politiquement au début de l’année 2024 que cette aide pouvait aller jusqu’à trois milliards d’euros. Dans les faits, nous serons au-dessus de deux milliards d’euros, mais pas à trois milliards d’euros », a annoncé le ministre devant les députés de la commission de la Défense.

La France avait garanti son soutien à l’Ukraine dans un accord bilatéral de sécurité conclu le 16 février entre Paris et Kiev. L’aide française a atteint 1,7 milliard d’euros en 2022 et 2,1 milliards en 2023, selon Paris.

Quelque 300 millions d’euros d’aide en 2024 proviennent de l’utilisation des intérêts d’avoirs russes gelés après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Ils « permettent de financer des munitions (plutôt des obus de 155 mm), des canons Caesar, du carburant », a détaillé le ministre.

Le don de matériels anciens des armées françaises amenés à être remplacés par des équipements neufs, comme les véhicules de l’avant-blindé (VAB) ou des chars AMX-10RC représentent un coût de 533 millions en 2024, contre 177 millions l’an passé. Et ces dons représenteront l’an prochain « pratiquement 700 millions d’euros », a précisé Sébastien Lecornu.