« Coups tordus », « grand gâchis », Blanquer pas tendre avec Macron pour son retourSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Un président « qui ne déteste pas les coups tordus » et qui « se crée à lui-même » des problèmes « évitables ». C’est un portrait au vitriol du que Jean-Michel Blanquer dans une interview au Point parue jeudi. Les deux hommes se connaissent bien : Jean-Michel Blanquer a été ministre de pendant les cinq années du premier quinquennat d’.

« Il y a un bon et un mauvais " en même temps " dans la personnalité du président », estime Jean-Michel Blanquer, qui revient sur ses cinq années rue de Grenelle (2017-2022) dans un livre paru cette semaine, « La Citadelle » (Albin Michel).

Le chef de l’Etat a « une grande intelligence, une très forte puissance de travail, du dynamisme et de la créativité », mais « il ne déteste pas non plus les coups tordus, aime écouter les conseillers du soir plutôt que les ministres du jour et se crée à lui-même des problèmes qui seraient évitables », analyse l’ancien ministre. « D’une certaine façon, il réussit souvent ce qu’il y a de plus difficile et rate des choses assez simples. Il peut accomplir une prouesse et aussitôt la gâcher par une phrase ou une posture », ajoute celui qui enseigne désormais le droit à l’université Paris-II.

Pour Jean-Michel Blanquer, qui critique « l’usage incongru de la dissolution », une « crise de régime est malheureusement possible » du fait de la difficulté à former un gouvernement en partie à cause d’un « enfermement du pouvoir présidentiel sur lui-même ».

« Les circonstances, mais aussi parfois la volonté du président, ont amené à l’abaissement des forces de gouvernement de droite comme de gauche au bénéfice des extrêmes », une situation « mortifère » selon lui. Cependant, le macronisme, au sens d’un « grand centre pivot capable de travailler avec la gauche ou la droite », « conserve toute sa pertinence ».

Dans son livre, Jean-Michel Blanquer revient sur plusieurs escarmouches qui l’ont opposé à des figures de la macronie pendant ses cinq ans à l’Education. Il relate notamment qu’en 2020, lorsque Jean Castex a remplacé Edouard Philippe à Matignon, le président avait envisagé de le nommer à l’Intérieur - ce sera finalement Gérald Darmanin.

Richard Ferrand, très proche d’Emmanuel Macron, s’était cependant opposé à cette nomination, en raison des « positions jugées trop raides » de Jean-Michel Blanquer face à « l’islamisme fondamentaliste », et de l’éventuel impact de cette « intransigeance » sur « l’électorat musulman », raconte-t-il.

Débarqué du gouvernement en 2022, Jean-Michel Blanquer se dit victime d’une « forme de disgrâce », et d’une « amnésie masochiste du président », qui n’a pas su selon lui « valoriser son propre bilan en matière d'éducation, alors que les motifs de fierté ne manquaient pas ». « Lorsque vous vous battez comme un gladiateur et qu’en vous retournant vous voyez l’empereur le pouce baissé, […] vous pouvez ressentir une forme de trahison », estime l’ancien ministre.

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